Sans rentrer dans les
détails, j’étais inscrit dans l’ADN de l’univers mais il m’a fallu du temps
pour prendre forme à partir de rien. Il faut neuf mois pour un être humain, il
m’en a fallu beaucoup plus sur l’échelle chronologique que vous avez mise en
place. Je suis le principe masculin universel. Mais, je n’aurais pu exister
sans mon complément féminin. Plus tard, vous nous avez appelé Gwetzilh et
Damorriga. Ou autrement en fonction de vos peuples et de vos migrations sur
cette planète.
Aujourd’hui, j’habite
encore parmi vous. J’ai trop de vos années pour les compter ; de toute
manière, mon temps s’écoule différemment du vôtre. Mais comme vous, je vais
mourir. Comme peu d’entre vous, parce que j’en ai fait le choix. Ainsi, j’en
aurai fini de mon destin, tout du moins de celui que je me suis choisi :
j’avais quitté l’éternité pour l’humanité. Tout choix a ses conséquences…
Je suis fatigué de voir
vos conneries alors je vais vous laisser en ayant rendu service à l’un des
vôtres qui a mal tourné. J’ai toujours (et je sais de quoi je parle) trouvé
étonnant votre capacité à fabriquer du tyran. Comment un apprenti artiste
autrichien peut mettre l’Europe à feu et à sang ou encore comment un mari
infidèle peut éradiquer toute une ligne temporelle. Heureusement que l’espoir
ou le remord existent…
C’est cela que je veux
partager avec vous pour mes dernières heures. Vous raconter quelques vies, d’autres
« vous » que vous avez croisés ou négligés ou simplement, comme
souvent, pas vus. Aveuglés, mes pauvres amis, par les œillères de votre vie
branlante.
Plus on rétrécit son
champ de vision, plus on est persuadé que l’on sera heureux. Moins de choses à
prendre en compte. Simplifier au maximum pour avancer et se protéger de ces
autres si dangereux. Et pendant ce temps, plus vous baissez la garde, plus, on
vous l’enfonce profond… l’épée de la manipulation.
Epée que j’ai du saisir
et utiliser à maintes occasions. Cependant, à un moment, on a toujours une
dette de vérité. Non point parce que le mensonge s’est immiscé, mais juste
parce qu’il y a un temps pour tout et que certaines paroles ne trouvent de
justification qu’avec le temps écoulé et non dans l’appréciation du moment.
Je ne demande aucun
pardon car je sais les pourquoi de ce que j’ai fait, en m’affranchissant des
diktats d’une pensée unique de circonstance. Je pouvais le faire, moi qui ai
assisté à tant de mouvements de pensées contradictoires et répétitifs. L’Homme
s’épuise tant à réinventer toujours la même chose.
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- Lecteur : Commander "Paranoid patchwork" (première édition)
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